« Au fin fond de l'univers, à des années lumières de la terre, veille celui que le gouvernement intersidéral appelle quand il n'est plus capable de trouver une solution à ses problèmes ; quand il ne reste plus aucun espoir : Le Capitaine Flam » dit le générique de la série animée, datant de 1979. Dans une autre galaxie, l'alter-égo du Capitaine Flam tente de sauver la planète CSP d'une destruction imminente... Nous sommes alors en 2000, nouveau siècle, nouvelles mentalités, le CSP Limoges est sous la surveillance des instances judiciaires. Yann Bonato, alias le Capitaine Flam, s'est métamorphosé en protecteur et en évangélisateur d'un peuple comme Saint-Martial l'avait fait 17 siècles plus tôt. La devise de Limoges est devenue : « Dieu garde la ville et Saint-Bonato le peuple ».
Au micro des radios, des télévisions, c'est lui qui prend la parole pour défendre le monument en péril. Semaines après semaines, les informations deviennent de plus en plus mauvaises, ce qui n'empêche pas Yann Bonato et les siens, d'accéder à la finale de la Coupe Korac contre Malaga et de soulever le superbe trophée sculpté dans le bronze le 22 mars 2000. Il déclare au Populaire du Centre du 30 mars 2000 : « On a réagi en groupe. Je suis très content surtout pour cette équipe qui avait un destin. On a montré qu'on méritait cette victoire, et maintenant on va la partager avec ce merveilleux public. On a prouvé qu'avec un peu de courage, un idéal et de la bonne volonté, tout était possible et que tous les rêves étaient permis ». Oui, tous les rêves étaient permis avec cette bande de copains qui avaient rogné sur leurs salaires, pour continuer l'aventure jusqu'au bout. Et ils le feront, en remportant par la suite, la Coupe de France contre le PSG Racing, puis l'incroyable titre de champion de France. En trois manches, Limoges s'impose à deux reprises à Villeurbanne. Le titre est célébré sur le parquet de l'ASVEL. Stupéfaction pour le public villeurbannais, les limougeauds ont réussi. Bonato conclut cette saison au micro de France Télévision : « Eh bien avec tout ce qu'on a dit, maintenant il faut dire que Limoges est l'équipe de l'année, on a dit beaucoup de choses, on a entendu beaucoup de choses, des parasites. Limoges est l'équipe de l'année, bonnes vacances! ».
Mais Bonato n'a pas été toujours ainsi. En 1995, lorsqu'il arrive au club pour prendre la succession de ses aînés, Yann est encore jeune, il pense différemment. Les systèmes de jeu sont centrés sur ce joueur haut-standing. De grandes responsabilités lui sont confiées. Pourtant, pour le MVP Français de la saison 1994-1995, l'apprentissage dans ce grand club européen n'est pas facile. Certains de ses coéquipiers se plaignent de ne pas voir la balle circuler. Bonato ou plus couramment pour l'époque, "Yann la Liane" (son premier surnom), a été formé à l'américaine (deux ans en High School), il joue comme un américain et pense comme un américain. Il excelle alors dans le « showtime » et prend souvent le dernier tir ou place un « Thunder Dunk » (dunk avec une envolée longue et avec une puissance forte), puis enchaîne sur un « Tomahawk » (dunk féroce à une main ou deux mains qui se rabat sur le panier tel une hache). Ses qualités de basketteur lui vaudront un titre de MVP Français pour la saison 1996-1997. L'idole des jeunes n'a pourtant plus la côte à la fin de la saison du côté de Beaublanc. Aucun titre n'est venu garnir les vitrines du club pendant son passage tant prometteur. Limoges est déçu. Pendant deux saisons, le CSP se passe de ses services. Il est alors en Italie ; une autre culture mais bénéfique pour l'homme. Les voyages forment la jeunesse et ce fut le cas pour le fils de Jean-Claude Bonato, lorrain à la consonance italienne, ancien prodige du basket français, durant la décennie 1960. En délicatesse à Pesaro (1997-1998), il retrouve des sensations intéressantes à Reggio Emilia (1998-1999).
En 1999, le CSP Limoges fait revenir l'enfant maudit du basket français qui deviendra la Légende que l'on connaît. Bonato ce n'est pas seulement Limoges, c'est aussi 92 sélections, 1164 points chez les Bleus ou encore deux titres de champions de France (2000, 2001), le second avec l'ASVEL qui n'arrivait pas avant son arrivée, à remporter le championnat de France depuis 1981. Il revient finir sa carrière sur les bords de la Vienne en 2003, mais sa saison est gâchée par une mononucléose.
« Capitaine Flam tu n'es pas de notre voie lactée mais tu as traversé cent mille millions d'années pour sauver de ton bras les gens de Limoges ». Merci.
Parcours :
Olympique Antibes
High School : West Florence (Etats-Unis, 1988-89) et South Wayne (Etats-Unis, 1989-90)
1990-91 : Virginia Commonwealth (NCAA)
1991-93 : Olympique Antibes
1993-95 : PSG Racing
1995-97 : Limoges CSP
1997-98 : Scavolini Pesaro (Italie)
1998-99 : Zucchetti Reggio Emilia (Italie)
99-2000 : Limoges CSP (France)
2000-03 : ASVEL Lyon-Villeurbanne
2003-04 : Limoges CSP
Palmarès :
Médaille de Bronze aux Championnats d’Europe espoirs avec la France en 1992.
Vice-champion du Monde espoirs avec la France en 1993.
Médaille de Bronze au Championnat du Monde Militaire avec la France en 1994.
Champion de France avec Limoges en 2000 et avec Villeurbanne en 2002.
Vainqueur de la Coupe de France avec Limoges en 2000.
Vainqueur de la Coupe Korac avec Limoges en 2000.
Vice-champion olympique 2000.
Finaliste du Championnat de France avec Villeurbanne en 2001.